L'Exposition du Livre de Shanghai. [Photo/chinadaily.com.cn]

Le 13 août, le forum principal de la Semaine internationale de la Littérature de Shanghai, dans le cadre de l'Exposition du Livre de Shanghai, s'est tenu au Musée des Valeurs mobilières de Chine dans le district de Hongkou. Cette année, le forum principal s'est articulé autour du thème « Les frontières de l'histoire ».

Parmi les intervenants, on comptait l'écrivain angolais José Eduardo Agualusa, le poète américain Forrest Gander, le dessinateur américain Dan Nott, l'écrivain français Christian Garcin, l'écrivain russe Evgueni Vodolazkine, les écrivaines japonaises Kanae Minato et Mizuki Tsujimura, l'écrivain espagnol Andrés Barba, l'écrivain hongrois Bálint Bartis, ainsi que les écrivains chinois Li Jingze, Qiu Huadong, Yin Xueyun, Lü Xin, Xue Shu, Yuan Xiaoyi, Liu Daxian, Fan Ye, et Zhao Song, qui ont tour à tour prononcé leurs discours sur le thème.

Christian Garcin a exprimé son point de vue selon lequel la littérature ne devrait pas être artificiellement divisée entre fiction et non-fiction, ni établir une hiérarchie entre les genres. Il a cité le poète anglais Samuel Taylor Coleridge pour décrire l'appréciation littéraire : lorsque le lecteur « suspend volontairement son incrédulité »("willing suspension of disbelief"), et se laisse convaincre et immerger par le récit, ce texte mérite d'être considéré comme de la « grande littérature », car la vocation de l'écrivain est d'embrasser la totalité et la richesse du monde.

Yuan Xiaoyi, traductrice et professeure de français, a partagé ses réflexions uniques sur le thème des « frontières » et de « dépassement des frontières ». Elle a exprimé son accord avec l'idée que le véritable romancier est un voyageur qui franchit les frontières, ce qui constitue précisément la source de la pérennité et de l'innovation de la littérature. Cependant, elle a également montré une certaine prudence face à cette époque marquée par la cohabitation avec l'intelligence artificielle, où notre humanité est de plus en plus confrontée à la disparition de diverses frontières. Dans cette euphorie de l'effacement des frontières, perdons-nous la motivation à réfléchir, à dépasser et à fusionner ? Sur cette base, les contemporains devraient-ils défendre l'existence des frontières ? Car les frontières constituent le véritable préalable au dépassement et à la création par l'humanité.

Source : Wenhui Bao