Danser à travers la vie : Deux cultures pour une histoire

2024-03-28

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Zakirova Rimma, une étudiante originaire d'Ouzbékistan, poursuit actuellement ses études à l'Université Donghua de Shanghai. CHINA DAILY

Au cœur des rues animées de Shanghai, je me suis un jour retrouvée devant un spectacle vivant de culture et de solidarité qui marquerait à jamais mon parcours dans la danse.

C'était en 2019, lors de mon arrivée à l'Université Donghua de Shanghai, que j'ai fait la découverte d'un parc où les pas de danse des personnes âgées berçaient les aurores. Cet endroit est rapidement devenu mon havre de paix. J'aimais m'y rendre avec mon café, m'y installer et observer ces danseurs savourer le rythme de la musique. De temps en temps, je me joignais même à eux pour danser.

Dans ce lieu, nul ne jugeait les erreurs ou les maladresses. On y dansait simplement, profitant de chaque instant. J'y voyais avec fascination des danseurs aguerris mener la danse, pendant que les novices observaient, apprenaient, et finissaient par se joindre à eux, tout comme moi.

Pourtant, la danse n'était pas une nouveauté pour moi. Mon amour pour cet art est né dès mon plus jeune âge en Ouzbékistan, mon pays natal. Contrairement à certains, je n'avais aucun lien familial avec le monde de la danse. Ma mère était enseignante et mon père ingénieur. Pourtant, ma mère se remémore avec tendresse ces moments où, enfant, je me laissais porter par la musique, dansant au gré de ses rythmes.

À l'âge de 3 ou 4 ans, ma mère m'a inscrite dans un studio de danse. Je me souviens encore de ma première représentation, seulement une semaine après mon arrivée dans ce studio. La scène était imposante, le public nombreux, et mes nerfs palpitaient. Malgré un moment d'incertitude sur les pas de danse, j'ai su instinctivement retrouver ma place et continuer. Ce fut un moment décisif et c'est lui qui a enflammé ma passion pour la danse, m’incitant à ne plus jamais faiblir et à toujours chercher à m'améliorer.

Au fil de mes années à l’école et plus tard à l'université, j'ai participé activement à de nombreuses représentations, explorant un large éventail de danses allant des danses traditionnelles ouzbèkes aux diverses danses culturelles. Chaque danse ouzbèke comme le Gulim, le Lazgi, le Burdam, le Doboz ou encore le Mashal porte en elle sa propre histoire et son style unique.

Parmi ces danses, l'une de mes préférées est la Polka d'Andijan, une joyeuse danse folklorique ouzbèke mêlant mouvements énergiques et éléments divertissants. C'est une danse appréciée tant des enfants que des adultes. À mon arrivée en Chine, j'ai eu le privilège de présenter cette danse lors d'un événement culturel pour les étudiants internationaux, partageant ainsi ma culture avec les autres. Cette expérience enrichissante de transmission et de partage de notre forme de danse unique m'a profondément marquée.

Plus tard, à l'Université Donghua, nous avons créé un club de danse où des étudiants du monde entier enseignaient divers styles de danse, du hip-hop au freestyle en passant par la K-pop. En tant que passionnée de danse, j'ai rejoint ce club avec enthousiasme, apprenant de nouveaux styles de danse et participant à des événements universitaires.

Cependant, en dehors du campus, je me retrouvais souvent à errer dans le parc, où je m'asseyais pour observer les gens danser sur la place. Cette activité communautaire transcende les barrières de l'âge et de l'origine, offrant un remède à la solitude et à l'inactivité physique souvent associées au vieillissement. Ce spectacle témoignait de façon touchante l'inclusivité et la vitalité de la société chinoise moderne : des personnes âgées et des retraités se rassemblent non seulement pour faire de l'exercice, mais aussi pour se socialiser et pour nouer de nouveaux liens.

Ces deux mondes — la danse publique vibrante en Chine et la riche tradition de danse ouzbèke — ont profondément marqué ma vie et m'ont apporté une joie infinie.

La danse, qu'elle se pratique dans la modernité urbaine de la Chine ou dans l'âme profonde de l'Ouzbékistan, continue d'être le rythme de ma vie. Elle constitue un pont entre les cultures, une expression de l'esprit humain, rappelant que la joie de danser dépasse les frontières, les langues et les origines. À travers chaque pas, chaque mouvement, je trouve une connexion avec le vaste monde de la danse et une célébration du langage universel de la joie, du mouvement et de la connexion.

Cet article a été rédigé par Zakirova Rimma, étudiante en master à l'Université Donghua de Shanghai, où elle se spécialise en administration des affaires. En dehors de la danse, elle a un vif intérêt pour le sport, le blogging, ainsi que la réalisation de vidéos et de photos. Elle espère que ses photographies apportent de la joie et stimulent la réflexion.