Jean-Pascal Tricoire, président du Conseil d'administration de Schneider Electric, a exprimé sa grande confiance dans la transition verte de la Chine et a réaffirmé l'engagement de l'entreprise à poursuivre ses investissements dans le pays.

Abordant le chemin de Shanghai vers la neutralité carbone, M. Tricoire a souligné que la technologie était indispensable. « 70 % des émissions de carbone peuvent être éliminées avec les technologies existantes », a-t-il déclaré, en citant l'électrification et la numérisation comme principaux moteurs.

M. Tricoire a tenu ces propos lors d'une interview précédant la réunion du Conseil consultatif des chefs d'entreprise internationaux auprès du maire de Shanghai (IBLAC), tenue le 12 octobre.

Il a soutenu que les investissements dans la durabilité étaient intrinsèquement rentables car ils amélioraient l'efficacité et la compétitivité, en prenant comme preuve les propres opérations de Schneider Electric en Chine.

« Nous avons 28 usines dans le pays, dont 24 sont neutres en carbone et 18 sont vertes. Elles prouvent chaque jour qu'il est possible d'être neutre en carbone tout en restant extrêmement compétitif », a dit le président du Conseil d'administration.

M. Tricoire considère la Chine comme un pionnier mondial dans deux révolutions énergétiques simultanées. La première est une « révolution de la demande » : la Chine électrifie rapidement ses secteurs des transports et de l'industrie, qui représentent déjà 30 % de la demande en électricité.

La seconde est une « révolution de l'offre », qui consiste à orienter la production d'électricité vers des sources bas carbone comme le nucléaire et les énergies renouvelables, des domaines où il a noté un alignement entre la Chine et la France.

Cet alignement avec les objectifs nationaux, tels que le 14^e Plan quinquennal et le prochain 15^e Plan quinquennal, explique l'investissement continu de Schneider Electric.

« Nous augmentons notre production sur trois nouveaux sites. Nous renforçons nos fonds consacrés à la recherche et au développement », a révélé M. Tricoire. Il a cité trois facteurs clés : un vaste réservoir d'ingénieurs talentueux, une attention gouvernementale portée sur la durabilité et la numérisation, et un « écosystème industriel fantastique ».

L'entreprise intègre activement sa chaîne d'approvisionnement chinoise dans ses objectifs mondiaux en matière de développement durable. M. Tricoire a noté que 270 des 1 000 fournisseurs « zéro carbone » de Schneider étaient situés en Chine.

Grâce à l'initiative « Zéro carbone », Schneider espère que 1 000 fournisseurs mondiaux clés seront en mesure de réduire de moitié leurs émissions de carbone opérationnelles d'ici 2025.

Pour donner les moyens d'agir aux petites et moyennes entreprises, il a souligné l'importance des partenariats, de la formation professionnelle et de la fourniture de solutions technologiques compétitives afin de faciliter leur transformation verte et numérique.

M. Tricoire a mis en avant la stratégie à long terme et profondément ancrée de Schneider Electric, qui est présent en Chine depuis 38 ans, et a décrit l'opération comme « conçue pour être intégrée ».

« L'équipe chinoise a été optimisée pour servir le marché chinois et agit comme une entreprise chinoise en Chine », a-t-il déclaré.