SIFF : le cinéma francophone esquisse les multiples facettes de « l'histoire du cinéma »

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Durant cette édition du Festival international du film de Shanghai (SIFF), plus de 400 films sont projetés successivement. Coïncidant avec le 130ᵉ anniversaire de la naissance du cinéma mondial et le 120ᵉ anniversaire du cinéma chinois, le festival a placé « l'histoire du cinéma » au cœur de sa programmation, afin de dessiner une trame historique singulière à travers les éléments du cinéma francophone dans les différentes sections de projections.

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La réalisatrice française Alice Guy-Blaché. [Photo/Shanghai Observer]

Il y a dix ans, la série documentaire Histoire(s) du cinéma, réalisée par le cinéaste français Jean-Luc Godard pendant une décennie, y avait été projetée dans son intégralité. Cette année, la section « Résonance : une brève rencontre du cinéma chinois et mondial » présente le documentaire Be Natural, l'histoire cachée d'Alice Guy-Blaché, comblant ainsi une lacune dans l'historiographie cinématographique. Pionnière française et première femme réalisatrice au monde, Alice Guy a tourné plus de mille courts-métrages aux sujets variés entre 1896 et 1922. Son film La Fée aux choux, premier film de fiction de l'histoire du cinéma, précède même l'année 1895 communément reconnue comme « l'an zéro » du cinéma, remettant ainsi en question les conceptions traditionnelles de l'histoire du septième art.

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Image tirée du film  Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles . [Photo/Shanghai Observer]

Le long-métrage francophone Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles de la réalisatrice belge Chantal Akerman fait du quotidien domestique féminin une déclaration politique radicale. En remontant le cours de l'histoire, on se souvient que la projection des frères Lumière en 1895 a marqué le début du cinéma mondial, et que la société française Gaumont a été fondée grâce aux idées d'Alice Guy. Les expériences de ces pionniers du cinéma francophone entrent en résonance avec l'approche plurielle de l'« Histoire(s) du cinéma » adoptée par le festival cette année, révélant ainsi la richesse d'une histoire du cinéma non linéaire et non unique.

En tissant des liens entre des œuvres issues de différents espace-temps et contextes culturels, SIFF a pu dévoiler la diversité stylistique de l'histoire du cinéma. Le cinéma francophone, dont une composante essentielle, favorise un dialogue fécond entre les cultures cinématographiques chinoise et étrangère, incarnant avec éloquence le thème de cette édition : « Résonance ».

 

Source : Shanghai Observer

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