La Chine, une source d'inspiration pour le développement de l'Afrique, selon un économiste sénégalais
DAKAR, 21 décembre (Xinhua) -- L'Afrique pourrait s'inspirer de l'expérience de développement de la Chine, notamment dans les domaines de la technologie, de l'éducation et de la planification à long terme, a déclaré dimanche un économiste sénégalais.
Dans un entretien accordé à Xinhua, Chérif Salif Sy, directeur du Forum du Tiers-Monde (FTM) et ancien conseiller technique du président de la République du Sénégal chargé des questions économiques, est revenu sur son récent séjour en Chine.
M. Sy a noté que sa visite à Shanghai lui avait laissé une forte impression. La ligne d'horizon futuriste reflète un bond spectaculaire accompli en seulement quelques décennies, a-t-il poursuivi, faisant référence à des monuments tels que la Tour Shanghai et la tour de la Perle de l'Orient.
L'économiste a également mis en avant le rôle du parc de hautes technologies de Zhangjiang, l'un des principaux pôles d'innovation de Shanghai. Ce site accueille des entreprises technologiques, des start-up ainsi que des centres de recherche actifs dans des domaines tels que l'intelligence artificielle, les biotechnologies et les semi-conducteurs.
Il dit y avoir observé une jeunesse hautement qualifiée, évoluant dans un environnement de travail moderne et collaboratif.
M. Sy a également remarqué l'attention portée par la Chine aux dimensions humaines et environnementales.
L'économiste a souligné l'existence d'une recherche d'équilibre, évoquant l'attention portée aux espaces verts, à l'aménagement urbain et à certaines initiatives en faveur du bien-être, qu'il interprète comme une volonté de concilier développement économique et dimension humaine.
Selon lui, cette expérience constitue une source d'inspiration pour l'Afrique, un continent disposant d'importantes ressources naturelles et d'une population majoritairement jeune, mais confronté à des défis structurels persistants.
S'adressant plus particulièrement à la jeunesse africaine, M. Sy a plaidé pour la promotion d'une éthique du travail fondée sur la persévérance et le mérite, tout en tenant compte des valeurs communautaires propres aux sociétés africaines.
Il a cité, à titre d'exemple, l'émergence de pôles technologiques dans certains pays africains, notamment en Afrique de l'Est, comme des signaux encourageants.
L'économiste a également souligné la nécessité d'investir davantage dans l'éducation, en particulier dans les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques.
La Chine forme un grand nombre d'ingénieurs, a remarqué M. Sy, ajoutant que la coopération avec les partenaires internationaux devrait mettre davantage l'accent sur le transfert de compétences afin de favoriser l'émergence de talents locaux en Afrique.
Il a souligné également l'importance de concilier modernité et traditions. Selon lui, l'Afrique peut s'appuyer sur ses propres référents culturels, tels que le concept d'Ubuntu, pour promouvoir un modèle de développement qui préserve la cohésion sociale et le respect de la nature.
« Il ne s'agit pas de copier un modèle, mais de s'en inspirer pour construire une trajectoire de développement adaptée aux réalités africaines », a-t-il conclu, se disant optimiste quant au potentiel de l'Afrique à atteindre un développement durable. Fin